Jacques-Marie Antoine Célestin Dupont (1842-1859)
17 ans, ce sera comme son prédécesseur, la durée de son pontificat. Plus encore que celui de Mgr de Villèle, le pontificat de Mgr du Pont sera traversé par de graves évènements politiques : la Révolution de 1848, la seconde République, les débuts du règne de Napoléon III. L’archevêque de Bourges saura, avec une souplesse parfois excessive, s’adapter successivement aux maîtres de l’heure. Il mourra comblé de titres et de décorations : commandeur de la Légion d’Honneur, sénateur de l’Empire, cardinal…
Fils d’un commissaire de la marine de nationalité sarde, il devait presque tout au cardinal de La Fare qui l’avait choisit comme vicaire général puis comme auxiliaire. Le jeune Dupont dut à l’occasion de son sacre se faire naturaliser français. Evêque à St Dié puis à Avignon, il devient archevêque de Bourges le 24 janvier 1842. En 1847, il est nommé cardinal par Pie IX au titre de Sainte-Marie-du-peuple.
L’une des premières difficultés rencontrées par le nouvel archevêque dès son arrivée provint de la présence de Don Carlos encore résident dans la ville de Bourges. Il était reçu chaque dimanche par Mgr de Villèle avec les honneurs royaux au seuil de la cathédrale ; pendant la vacance du siège les vicaires capitulaires avaient agi de même. Mgr du Pont sait que cela n’agrée pas au gouvernement de Louis-Philippe ; aussi s’en abstient-il sur le désir même du prince qui préfère paraître aux offices en simple fidèle. Don Carlos finit par abdiquer et magnanime, confère à son départ en 1845, le Grand Cordon de l’ordre de Charles III à Mgr du Pont : nouvel embarras pour ce dernier qui croit devoir s’en excuser près du ministre. Entouré de trois vicaires qui avaient toute sa confiance, Mgr du Pont entama sans grandes difficultés les premières années de son pontificat. Pas de heurts avec le gouvernement. L’une de ses premières Lettres à ses curés leur demande de célébrer le 1er mai 1842 la fête du roi. En février 1848 la Révolution éclate à Paris entrainant l’abdication de Louis-Philippe. Le 5 mars, les deux commissaires de la République (dont le célèbre avocat Michel de Bourges) rendent visite au cardinal qui la leur rend en les assurant de son adhésion au nouveau gouvernement. Après le coup d’état du 2 décembre 1851, le prince-président Napoléon avait manifesté son intention d’une restauration impériale. Il arrive le 14 septembre à Bourges et se rend d’abord à la cathédrale où il est reçu sur le parvis par le cardinal entouré de son clergé. Pas de discours officiel : un mot, un mot seulement qui en dit plus que de longue phrases et qui déchaine l’enthousiasme : « Sire ».
Les obsèques de Mgr du Pont eurent lieu dans la simplicité le 7 juin 1859.
1847 - Ouverture du chemin de fer du Centre
Source : Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry n° 162 - Page 39