Mgr Fallot de Beaumont (1813-1815)
et Gestion du diocèse par les vicaires généraux de 1811 à 1819
Un mandement, signé des 4 vicaires généraux en 1811 porte indiction d’un Te Deum à chanter dans toutes les églises du diocèse à l’occasion du baptême du fils de l’empereur né le 20 mars précédent.
Mgr de Mercy disparaissait au moment des démêlés de Pie VII et de l’empereur ; le diocèse en fit les frais : deux ans de vacance, jusqu’à ce qu’un décret de Napoléon, que le pape ne ratifia pas, nommât au siège de Bourges l’évêque de Plaisance, Fallot de Beaumont en avril 1813. Le chapitre ne lui offrit que des lettres de vicaire général capitulaire mais il s’installa tout de même dans l’archevêché. Il officie pour la première fois à la cathédrale le 26 septembre 1813, président le Te Deum qui célèbre la victoire de Dresde. En 1814, Paris tombait aux mains des Alliés. Napoléon signait son abdication et partait pour l’île d’Elbe, Fallot de Beaumont voyait donc ses espérances évanouies. Il ne serait jamais archevêque de Bourges, bien que jusqu’au bout il tentât sa chance : le 15 mai 1814, il entonne dans la cathédrale le Te Deum pour le retour du roi. Le 28 février 1815, c’est le passage à Bourges du duc d’Angoulême, neveu du roi, avec son épouse, fille de Louis XVI : arcs de triomphe, illuminations, tour de la cathédrale couverte de fanaux et de lampions, ovations de la foule. Or, deux jours auparavant, on l’ignorait, Napoléon débarquait de l’île d’Elbe. Le 20 mars, il est à Paris, tandis que la veille, Louis XVIII s’était réfugié en Belgique. Dès lors, le « Domine, Salvum fac regem (Seigneur, sauve le roi) » chanté aux messes dominicales depuis le retour de Louis XVIII fut supprimé pendant les cent jours. Pendant les cent jours on retrouve Fallot de Beaumont aux côtés de Napoléon : c’est lui qui, dans la cérémonie de Champ-de-Mai, le 1er juin 1815, reçoit le serment de l’Empereur à la nouvelle constitution… Après le retour définitif de Louis XVIII, il n’aura plus qu’à se retirer. Pendant les cent jours les vicaires capitulaires, eux, font profil bas, le 18 mai 1815, ils interviennent pour rappeler que St Paul veut que nous soyons soumis à la Puissance qui gouverne. Ne pas se rallier à l’Autorité qui maintient l’ordre, c’est provoquer l’anarchie qui est le plus grand des maux. Pourtant, quelques mois plus tard, en septembre 1815, les vicaires généraux publient à l’occasion d’un mandement une violente diatribe contre Bonaparte.
Le diocèse connait alors une nouvelle vacance supportée péniblement par des vicaires généraux qui désirent quitter (je cite) « le timon d’une administration devenue débile dans des mains presque sans pouvoir »
Vous trouverez ci-dessous l'intégralité d'un mandement de MM. les vicaires généraux du 9 mai 1814 portant indiction d'une Messe d'actions de grâces et d'un Te Deum. Ce mandement a été provoqué par le retour de Louis XVIII sur le trône après les cent jours et on voit les vicaires généraux étaler leurs sentiments royalistes.
Source : archives personnelles