Saint Félix (560-573)
Félix fut sacré évêque de Bourges par saint Germain vers 560. Avec les autres métropolitains du royaume de Bourgogne, il prit part au quatrième
Concile de Paris et signa les lettres synodales destinées à Aegidius, archevêque de Reims, et au roi Sigebert. Peu après il mourut et fut inhumé dans l'église du Château qui prit ensuite le nom
de Saint-Outrille. Dans l'un de ses poèmes, Fortunat célèbre une tour d'or que Félix avait fait exécuter pour conserver la Sainte Eucharistie. Grégoire de Tours fait également son éloge lorsqu'il
écrit : "Après sa mort, sur la dalle en marbre blanc de Paros qui recouvrait son tombeau, un aveugle recouvra la vue; des prières et des visites se succédèrent donc à son tombeau. La pierre qui
recouvrait le sarcophage étant jugée peu convenable, les fidèles et surtout l'évêque Sulpice Sévère la remplacèrent par une pierre en marbre d'Héraclée. Quand on souleva le couvercle, on trouva
intact le corps du Bienheureux : douze ans après sa mort, ni ses membres, ni ses vêtements n'avaient subis la moindre corruption. Tout était si bien conservé qu'on pouvait croire que ce corps
venait d'être déposé dans le tombeau. On raconte que la poussière de la première pierre qui avait été enlevée, versé dans un breuvage, guérissait rapidement les fièvres quartes, tierces ou
quotidiennes. Il a été inhumé dans l'ancienne église de Saint-Outrille du Château-lès-Bourges.
Source : Mgr Jean Villepelet - Les Saints Berrichons - Tardy 1963
Jean-Noël Biraben, à la page 47 de sa thèse, cite le "Liber vitae patrum" de Grégoire de Tours : Il relate qu'en 571, à Bourges, un sorcier qualifié de démon se fait passer pour Saint Martin et donne à une femme une recette pour guérir de la peste, puis réclame des offrandes pour soigner la population. Saint Patrocle l'oblige à fuir. Cette histoire semble confirmer un premier épisode de peste à Bourges alors que Saint Félix est archevêque.
Source : Cahiers d'Archéologie et d'Histoire de Berry - N° 224 de mars 2020 - article de Benoît Quatre page 9