L'Horloge Astronomique
HISTORIQUE
En 1423, le chapitre de la cathédrale, voulant commander une horloge pour l'intérieur de l'édifice, chargea de ce soin Jean d'Orléans, ancien peintre de Charles VI passé ensuite au service du duc Jean, et qui s'était établi à Bourges après la mort de son protecteur. Jean d'Orléans s'adressa à un chanoine de Reims et Paris Jehan Fusoris connu comme mathématicien et astronome. Jehan Fusoris fit réaliser l'horloge en 1424 par le serrurier André Cassart et elle fut installée pour la Toussaint 1424 sur le jubé côté nord. Jehan Fusoris fut payé 60 écus d'or et régalé melioris vini le jour qu'il la mit en marche.
Elle y demeurera jusqu'en 1757, date de la destruction du jubé. De 1757 à 1872, l'horloge fut déplacée en divers endroits de la cathédrale et tomba dans l'oubli (MM. de Girardot et Durand ne la mentionne même pas dans leur livre sur la cathédrale de Bourges daté de 1849). Le 18 mars 1872, on remplaça le mécanisme de 1424 par un mécanisme moderne n'ayant aucun rapport avec l'ancien. Le mécanisme ancien fut déposé dans un musée de Bourges. En même temps, on agrandit le cadran supérieur pour ajouter une aiguille des minutes et ce faisant, on rogna sans vergogne les blasons du futur Charles VII et de Marie d'Anjou, son épouse. Le 24 janvier 1986, un incendie survenu parce que des enfants avaient jetés des pétards dans la réserve de cierges abima un côté du buffet. Entre 1992 et 1995, sur l'initiative de Jean-Yves Ribault, une action de mécénat a permis sa réhabilitation.
LE CADRAN INFÉRIEUR DE L'HORLOGE
Il se compose de trois cadrans concentriques; le plus grand est fixe, les deux autres sont mobiles.
Le premier marque les 24 heures de la journée (12 heures de jour, 12 heures de nuit).
Le deuxième, numéroté de de 1 à 29 et demi, indique les lunaisons et les différentes phases de la lune.
Le plus petit cadran indique le lever et le coucher du soleil pour toutes les saisons et son passage successif dans les douze signes du Zodiaque dont les noms sont écrits et leur symbole peint.
Une flèche unique sert d'indicateur aux trois cadrans à la fois. Elle parcoure la circonférence du plus grand en 24 heures. Les deux cadrans mobiles marchent avec la
flèche, de telle sorte qu'elle parcoure la circonférence du cadran moyen en 29 jours et demi et celle du petit cadran en l'espace d'une année. Outre son mouvement de rotation autour du cadran en
un an, le soleil (petit disque doré) en a un de va-et-vient dans le même espace de temps. Pendant six mois, il se rapproche du centre et on arrive alors au solstice d'hiver, puis il s'en éloigne
pendant six mois pour arriver au solstice d'été. Ce double mouvement lui est communiqué par un mécanisme ingénieux et très simple. Une lamelle de cuivre, faisant saillie sur la surface du cadran
et posée en forme d'excentrique par rapport au milieu du cadran, forme ou figure l'écliptique. Le petit disque ou soleil a, à son revers, un bouton engagé dans une coulisse pratiquée dans la
longueur de la flèche. L'extrémité de ce même bouton a une entaillure dans laquelle s'engage la lamelle ou écliptique, de manière que, n'étant soudé à aucune des deux pièces, il est
inséparablement fixé à l'une et à l'autre; la flèche, dans sa marche, le fait avancer sur l'écliptique, et l'écliptique, en vertu de sa forme excentrique, le fait glisser dans la coulisse de la
flèche et alternativement le rapproche ou l'éloigne du centre du cadran. En bas et en avant de ce cadran une plaque de métal peinte en noir, indépendante des cadrans et fixée au meuble, figure la
terre ou la nuit derrière laquelle le soleil disparait, à Noël, de quatre heures du soir à huit du matin; et à la St Jean, de huit heures du soir à huit du matin; aux équinoxes, de six à six, et
ainsi graduellement entre les deux solstices.
Le mécanisme du deuxième cadran est plus simple. La circonférence comporte trente divisions; la trentième n'a que la moitié des autres : voilà les vingt-neuf jours et demi de chaque lunaison. Dans sa surface une ouverture d'une dizaine de centimètres de diamètre. A un point de sa circonférence est un axe sur lequel tourne, en cinquante-neuf jours, sous le cadran peint en noir, une plaque de couleur blanche, moins deux parties rondes peintes en noir à deux points opposés et de même grandeur que l'ouverture dont on vient de parler. Un des cercles noirs vu tout entier par l'ouverture ronde annonce la nouvelle lune : lorsqu'il a entièrement disparu, c'est à dire lorsque la plaque a fait le quart de sa révolution en parcourant 90°, on ne voit que du blanc par l'ouverture : c'est la pleine lune.
Les organes des deux cadrans mobiles fonctionnent au moyen de 26 roues et de leurs engrenages. L'une d'elles met un an à opérer sa révolution.
La sonnerie a trois parties distinctes : trois minutes avant chaque sonnerie, elle sonne les avants-quarts par un seul coup frappé sur le gros timbre. Trois timbres plus petits, la, sol, ré, sonnent les quarts : la pour le premier ; la, ré pour la demie, la, sol, ré pour les trois quarts, la, sol, la, ré pour pour l'heure. Ce sont les quatre notes de l'intonation du Salve Regina. Immédiatement après l'intonation, le gros timbre (fa) compte les heures. Les marteaux frappent donc 492 coups par vingt-quatre heures.
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