Les Méridiennes

                                

Il y a deux méridiennes dans la cathédrale de Bourges : une horizontale et une verticale.

Elles sont l'œuvre du Chanoine Goumet né à Chateauroux en 1709 et décédé à Bourges en 1795. Il était chanoine à Notre-Dame-de-Sales et géomètre.

 

La méridienne horizontale a été tracée en 1757 à l'aide d'un fil de cuivre qui traverse le dallage de la grande nef (entre les troisième et quatrième travées) et celui du premier collatéral nord. Cette méridienne a été vérifiée par l'Académie des Sciences. Deux œilletons projetant au sol l'image du soleil sont percés sur une même verticale dans la verrière sud de la quatrième travée du collatéral intérieur. Le premier se trouve dans la grisaille de la lancette Est et le second sous le coude d'un personnage dans la rosace qui la surmonte; ils sont respectivement à 16,9m et 19,4m de haut. Pour les observer, il faut se placer sur la méridienne au milieu de la nef. Cette méridienne remplit son rôle de mars à octobre; les autres mois, le soleil est trop bas sur l'horizon pour que son image soit projetée au sol. D'octobre à mars, il faut observer la méridienne verticale pour avoir l'heure de midi au soleil. Donc, de mars à octobre, si vous observez la méridienne horizontale vers 14h (par beau temps), vous verrez deux ronds de lumière chevaucher la méridienne et vous saurez qu'il est midi au soleil. Autre particularité, à l'extrémité sud de la méridienne, un rond de 19cm de diamètre a été tracé à même le sol pour marquer l'emplacement du solstice d'été. En effet, le 21 juin, un peu avant 14h, la lumière passant par un œilleton va se superposer exactement à ce cercle et indiquera que l'on est au solstice d'été. De nombreux curieux viennent chaque année assister à cet évènement.

Contrairement aux idées reçues, la méridienne horizontale de la cathédrale de Bourges n'est pas celle de Notre-Dame de Paris et encore moins celle de Greenwich. Pour ceux qui connaissent Paris, la méridienne de la cathédrale de Bourges passe entre les stations de métro d' Avron et de Buzenval, soit environ 2 à 3km à l'est de Notre-Dame.

Proche du troisième pilier sud de la grande nef et de la méridienne, la dalle funéraire du Chanoine Pierre Esterlin, mort dans les années 1760.

 

La méridienne verticale a été elle aussi installée en 1757. On a percé pour cela un troisième œilleton dans une verrière haute en grisaille côté Sud de la nef au niveau de la 8ème travée. On a percé aussi à cette occasion un trou dans la voute au niveau de la 7ème travée côté Nord pour suspendre une corde lestée par un poids (fil à plomb). Enfin, on a planté un clou dans le sol pour marquer l'axe exact de la méridienne entre l'œilleton et le clou. Le trou dans la voute n'ayant pas été percé tout à fait au bon endroit, la trajectoire de la corde est corrigée grâce à un fil tendu au niveau du deuxième triforium (voir photo) afin qu'elle soit bien dans l'axe entre le clou et l'œilleton. Donc, si vous venez vers 13h (heure d'hiver) par beau temps entre octobre et mars, vous verrez que le soleil éclaire la corde pendant quelques instants et vous saurez qu'il est midi au soleil.