Oxydes colorants

 

 

Les oxydes colorants sont des oxydes métalliques naturels qui servent de pigments pour la céramique et le verre.

 

Les principaux pigments sont :

 

le fer : donne des bruns et ocres en cuisson oxydante, et des verts céladon et gris en réduction.

 

              Le nom de vert céladon est inspiré de celui du personnage Céladon, du roman pastoral L'Astrée d'Honoré d'Urfé, publié en 1610. Le berger Céladon porte des rubans verts. Le roman a été écrit à une période où les produits qingci des ateliers chinois de Longquan gagnaient en popularité en France : ces porcelaines chinoises ont été appelées céladon en référence au roman à la mode.

 

 

le cuivre : donne des verts, souvent métallisés, en oxydation, et du rouge en réduction.

 

                   (oxydation : perte d’électrons – réduction : gain d’électrons)

 

 

le cobalt : donne des bleus. C’est la couleur la plus utilisée pour la décoration des carreaux de Delft ou des azulejos du Portugal.

 

                 Le bleu dit "de Chartres" est obtenu à partir de l'oxyde de cobalt. Pour info, la cathédrale de Chartres ne contient que 3 vitraux et demi en "bleu de Chartres" parmi ses 176 vitraux (Les 3 vitraux de la façade ouest : arbre de Jessé, enfance et vie publique du Christ et Passion du Christ. Le 4ème est celui de Notre-Dame de la Belle Verrière dont le pourtour a été ajouté au XIIIe siècle). Au XIIe siècle, l'oxyde de cobalt était rare et coûteux car il fallait le faire venir de Bohème. A partir du XIIIe siècle, on va lui préférer le bleu violacé obtenu à partir d'oxyde de manganèse bien plus économique (gisements à Romanèche dans l'Ain entre autres qui sont maintenant épuisés).

 

 

le chrome : donne des verts, des bruns.

 

 

le manganèse : donne des bruns et des bleus violacés. C’est également une couleur très courante de décoration des carreaux hollandais, parfois combinée avec du bleu.

Le bleu de la plupart de nos vitraux du XIIIe siècle en Europe sont issus de l'oxyde de manganèse.

 

 

l’antimoine : donne du jaune.

Selon l'étymologie populaire, une légende explique l'origine de ce nom par une succession de décès survenus au Moyen Âge parmi des moines. Ils auraient effectué des travaux de recherche sur ce corps ou auraient été victimes de l'alchimiste Basile Valentin, élève de Paracelse. Celui-ci avait l'habitude de jeter les résidus de ses expériences dans la mangeoire de ses cochons pour les engraisser. Ce faisant, il aurait administré de l'antimoine aux porcs qui seraient ainsi devenus toxiques.

 

Une autre étymologie pseudo-savante propose un terme grec hypothétique, antimonos, du grec anti, « à l'opposé de » et monos, « seul », parce qu'on croyait que ce métal ne se présentait jamais seul. En effet, l'antimoine ne se trouve à l'état naturel que combiné à d'autres métaux comme le plomb. Cependant le préfixe grec anti-, qui présente des valeurs diverses (« en face, en échange, à son tour, équivalant à, contre… »), n'a jamais celle d'une simple négation.