Vitrail de l'Apocalypse
St Jean, à travers des songes ou des visions symboliques, transmet un message de foi et de réconfort aux communautés croyantes persécutées. La tradition d'interprétation de ce livre dans l'Église n'est pas seulement apocalyptique au sens commun du mot. La vraie difficulté est qu'il n'existe pas d'équivalent du vitrail de Bourges, et que son sujet n'est pas susceptible des comparaisons nécessaires à une analyse précise. Nous sommes invités à contempler une vision en trois temps. Chacune de ces visions comporte une figure du Christ dans un médaillon central, commentée par quatre images en "pétales". La symbolique de ce vitrail se manifeste déjà dans sa structure, puisque les trois médaillons du Christ sont commentés par douze médaillons. Douze, le chiffre des Apôtres, signifie aussi le peuple de Dieu. Chaque vision est elle-même composée d'une structure à cinq médaillons dans laquelle le Christ, par sa position, vient faire le lien entre deux niveaux.
La galerie de photos ci-dessous présente les médaillons dans les sens de la lecture en corrigeant les erreurs de remontage après restauration. Vous trouverez sous chaque photo un bref commentaire.
Identification des personnages représentés.
Vitrail. Dimensions de la verrière : 220x 600 cm. État de conservation : restauré par Coffetier et Steinheil en 1858, et par Chigot entre 1947 et 1955,
puis dans les années 1980-1990. Dans le deuxième quadrilobe, en haut, à droite, les inscriptions sont à l’envers. Ce vitrail est protégé au titre des Monuments Historiques (il a été classé au
titre immeuble en 1862, référence : PM18000439). Inscription conservée in situ. Localisation : déambulatoire, côté sud, baie à l’ouest de la première chapelle. Caractères
peints.
Datation : vers 1205-1214 [datation par le support en accord avec l’analyse paléographique] et XIXe - XXe siècles.
Disposition horizontale sur une ligne. Mélange de capitales et d’onciales. Module étroit, tracé fin, pleins et déliés marqués, présence d’empattements. Abréviation par réduction à l’initiale S pour sanctus. Liaisons de lettres : T et R conjoints dans Petrus. Ponctuation par deux ou trois points verticaux.
Alpha, omega ; s(anctus) Petrus ; s(anctus) Mateus ; alpha, omega, chrisme.
Les lettres grecques alpha et oméga sont une citation directe du livre de l’Apocalypse (Ap I, 8 ; XXI, 6 ; XXII, 13), surtout placées sur l’épée affilée à deux tranchants qui renvoie à un autre passage du dernier livre biblique (Ap II, 12) ou sur l’étendard de l’Agneau.
Les inscriptions peintes sur le deuxième quadrilobe sont plus difficiles à interpréter. Certaines sont à l’envers et de taille irrégulière ; elles ont été retouchées, ce qui rend une partie du texte incompréhensible. Néanmoins, la finesse de l’écriture – particulièrement sur l’oriflamme de l’Agneau – les ornementations végétales et volutes des bouts de ligne ainsi que le redoublement des traits rattachent clairement ce vitrail à l’atelier du Bon Samaritain, comme l’a proposé Louis Grodecki.
Source : Site Internet "Titulus" - Corpus des inscriptions de la France médiévale
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