Vitrail du Bon Samaritain
Ce vitrail contrairement à la plupart des vitraux du XIIIe siècle se lit de haut en bas. Le verrier a donc suivi à la lettre la
parabole de l'Évangile qui commence par ces mots : " Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho ". L'histoire du voyageur blessé et dépouillé par les brigands est l'histoire de l'Homme en général
qui sera sauvé par le bon Samaritain (Le Christ). Les médaillons qui entourent le récit de la parabole font référence dans le haut à la création du monde et au temps béni du Paradis terrestre.
Ensuite, ce sont les échecs successifs qui sont décrits : le péché originel et ses conséquences, puis l'échec de l'Ancienne Alliance symbolisé par Moïse constatant l'impossibilité pour l'Homme de
s'arracher au péché. En bas du vitrail, le Christ vient mettre un terme à cette série d'échecs en venant sur terre et en donnant sa vie pour racheter l'Humanité.
Identification des personnages représentés.
Vitrail. Dimensions de la verrière : 120x 600 cm. État de conservation : restauré par Coffetier et Steinheil en 1858, et par Chigot entre 1947 et 1955. Ce
vitrail est protégé au titre des Monuments Historiques (il a été classé au titre immeuble en 1862, référence : PM18000439). Inscription conservée in situ. Localisation : déambulatoire,
côté nord, première baie à l’ouest de la première chapelle. Caractères peints.
Datation : vers 1205-1214 [datation par le support en accord avec l’analyse paléographique] et XIXe - XXe siècles.
Disposition horizontale sur une ligne. Double réglure. Écriture onciale, régulière. Lettres blanches sur fond noir. Le N final est à l’envers, séparé du début du nom par les rinceaux. Pas d’abréviation, ni de ponctuation. Richesse des ornements.
Cette verrière est consacrée à la parabole du Bon Samaritain (Lc X, 30-37), dont les différentes scènes sont représentées dans les médaillons centraux. Les quarts de cercle autour des médaillons proposent un commentaire typologique (création de l’homme et péché originel, Adam et Ève chassés du Paradis, histoire de Moïse, Flagellation, Crucifixion). L’unique scène avec inscription a été interprétée comme celle où le Bon Samaritain distribue l’obole (Lc X, 35) ; cependant la mention du nom d’Aaron invite à y voir également une scène vétérotestamentaire : celle où Aaron recueille les bijoux des juifs pour faire le veau d’or (Ex XXXII, 1-4).
Un soin particulier a été apporté à l’écriture de ce mot, comme le montrent l’élégance et la finesse des trois premières lettres. Les ornements graphiques caractéristiques de « maître du Bon Samaritain », comme l’a appelé Louis Grodecki, se retrouvent dans les inscriptions des autres vitraux attribués à cet atelier.
Source : Site Internet "Titulus" - Corpus des inscriptions de la France médiévale
Bibliographie
Colette Manhes et Jean-Paul Deremble
L'Art de visiter
Le vitrail du Bon Samaritain
Chartres, Sens, Bourges
Notre Histoire / Le Centurion 1986
ISBN : 2-227-81002-5
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