Vitrail du Jugement Dernier
Ce vitrail est-il dédicacé* ? Sil ne l'était pas, il ne serait pas le seul (voir le vitrail de l'Apocalypse), mais on pourrait aussi considérer le médaillon central inférieur, représentant deux prêtres de part et d'autre d'un autel sur lequel est posé un calice, comme une dédicace. L'existence de confréries de clercs, attachées à un lieu de culte et en particulier à une cathédrale, est un fait avéré. On peut aussi penser à une confrérie "de la bonne mort".
Le Jugement est un sujet largement répandu dans l'iconographie chrétienne. A Bourges même, il est intéressant de comparer cette verrière avec les sculptures du tympan occidental, postérieures d'une trentaine d'années environ. Dans ce vitrail, le lien est très clairement marqué entre le jugement de l'Église et celui du Christ. Le pouvoir des clefs, donné dans l'Évangile aux Apôtres et à l'Église, permet d'anticiper, par le pardon ou la condamnation, ce qui sera confirmé définitivement dans l'éternité. Si le jugement est un grand débat entre Justice et Miséricorde, à Bourges, sur ce vitrail comme au tympan occidental, c'est la miséricorde qui l'emporte.
*Dédicace : Représentation des donateurs. En général, en bas du vitrail.
Identification de personnages dans le vitrail du Jugement dernier
La mère du Christ et l’apôtre au pied de la Croix sont les deux seuls personnages à être identifiés. Le bandeau dans lequel se trouve l’inscription forme le sol sur lequel Marie et Jean sont agenouillés. Cette disposition plaçant les noms sous les personnages est très fréquente à la cathédrale de Bourges et semble être préférée à celle dite « en césure » de chaque côté de la tête, par ailleurs courante dans les textes peints. L’analyse paléographique permet de rattacher cette inscription à celles du vitrail de la Nouvelle Alliance et entérine la distinction stylistique proposée par Louis Grodecki.
Source : Site Internet "TITULUS" - Corpus des inscriptions de la France médiévale
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