Vitrail du Jugement Dernier

 

Ce vitrail est-il dédicacé* ? Sil ne l'était pas, il ne serait pas le seul (voir le vitrail de l'Apocalypse), mais on pourrait aussi considérer le médaillon central inférieur, représentant deux prêtres de part et d'autre d'un autel sur lequel est posé un calice, comme une dédicace. L'existence de confréries de clercs, attachées à un lieu de culte et en particulier à une cathédrale, est un fait avéré. On peut aussi penser à une confrérie "de la bonne mort".

Le Jugement est un sujet largement répandu dans l'iconographie chrétienne. A Bourges même, il est intéressant de comparer cette verrière avec les sculptures du tympan occidental, postérieures d'une trentaine d'années environ. Dans ce vitrail, le lien est très clairement marqué entre le jugement de l'Église et celui du Christ. Le pouvoir des clefs, donné dans l'Évangile aux Apôtres et à l'Église, permet d'anticiper, par le pardon ou la condamnation, ce qui sera confirmé définitivement dans l'éternité. Si le jugement est un grand débat entre Justice et Miséricorde, à Bourges, sur ce vitrail comme au tympan occidental, c'est la miséricorde qui l'emporte.

 

*Dédicace :  Représentation des donateurs. En général, en bas du vitrail.


Identification de personnages dans le vitrail du Jugement dernier

 

Description générale

Identification des personnages. 
Vitrail. caractères peints.  Dimensions de la verrière 220x 600 cm. État de conservation : restauré par Coffetier et Steinheil en 1855, puis par Chigot entre 1947 et 1955, et dans les années 1980. Le M de Maria est sans doute moderne. Ce vitrail est protégé au titre des Monuments Historiques (il a été classé au titre immeuble en 1862, référence : PM18000439). Inscription conservée in situ. Localisation : déambulatoire, première baie au sud de la chapelle d’axe.
Datation : vers 1205-1214 [datation par le support en accord avec l’analyse paléographique] et xixe - xxe siècles.
Description paléographique
Disposition horizontale sur une ligne. écriture capitale sauf le H. Lettres très droites, étirées et régulières. La barre du A est redoublée par un mince filet. Bandeau noir, lettres jaunes. Abréviation par contraction, H de Johannes barré. Ponctuation par trois points verticaux. Présence de rinceaux avant le nom de Marie.

 

Édition normalisée

Maria ; Joh(anne)s.

 

Traduction

Marie; Jean.

 

Commentaire

La mère du Christ et l’apôtre au pied de la Croix sont les deux seuls personnages à être identifiés. Le bandeau dans lequel se trouve l’inscription forme le sol sur lequel Marie et Jean sont agenouillés. Cette disposition plaçant les noms sous les personnages est très fréquente à la cathédrale de Bourges et semble être préférée à celle dite « en césure » de chaque côté de la tête, par ailleurs courante dans les textes peints. L’analyse paléographique permet de rattacher cette inscription à celles du vitrail de la Nouvelle Alliance et entérine la distinction stylistique proposée par Louis Grodecki.

 

Source : Site Internet "TITULUS" - Corpus des inscriptions de la France médiévale

 


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Croquis des Chanoines Cahier et Martin (1841)
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