Vitrail du Patriarche Joseph
Les artisans du bois (charpentiers, charrons, tonneliers) ont offert ce vitrail. Malgré les erreurs au remontage après restauration, la lecture en est aisée : suivre le texte de la Bible (Genèse 37-50).
Tous les commentateurs chrétiens, antiques et médiévaux, suggèrent une lecture allégorique de ce vitrail. Le diacre Guillaume de Bourges pousse très loin le parallèle entre la vie de Jésus et celle de Joseph. Il développe l'allégorie implicite contenue dans le discours d'Étienne devant le Sanhédrin (Actes 7,9-18 et 50-52) où apparait l'incompréhension dont ils furent l'objet de la part de leurs "frères". Il insiste sur les souffrances subies par les deux hommes, puis leur triomphe. Cette même tradition entrevoit en Benjamin, le seul parmi ses frères qui n'ait pas participé à leur mauvaise action, la figure de St Paul. L'histoire du patriarche Joseph serait donc une allégorie de la vie de Jésus, qui, après ses souffrances et sa résurrection, fait entrer son "frère" Paul dans l'Église, et à travers lui, par sa prédication, toutes les nations païennes dont il est l'apôtre. Aux dix frères, restés en arrière, reviendrait le rôle du peuple juif.
La galerie de photos ci-dessous présente les médaillons dans le sens de lecture en corrigeant les erreurs de remontage après restauration. Vous trouverez sous chaque photo un bref commentaire.
Identification des personnages représentés.
Vitrail. Dimensions de la verrière : 220x 600 cm. État de conservation : restauré par Coffetier et Steinheil en 1857, puis par Chigot entre 1947 et 1955.
Ce vitrail est protégé au titre des Monuments Historiques (il a été classé au titre immeuble en 1862, référence : PM18000439). Inscription conservée in situ. Localisation : déambulatoire,
côté sud, baie à l'ouest de la deuxième chapelle.Caractères peints.
Datation : vers 1205-1214 [datation par le support en accord avec l’analyse paléographique] et xixe -
xxe siècles.
Cette verrière, donnée par les charpentiers, les charrons et les tonneliers, raconte l’histoire de Joseph (Gn XXX-L) en treize scènes ; Joseph et ses frères, jeté dans la citerne, la femme de Putiphar, le songe du Pharaon, Joseph retrouve ses frères. Seule une inscription d’époque moderne commente la scène dans le premier quadrilobe : Joseph sominiat. Le texte évoque les songes que fit Joseph enfant sans préciser ceux dont il s’agit, tandis que le décor réunit deux rêves précis : le songe des gerbes, avec les gerbes qui restent liées dans les champs tandis que celles de ses frères s’inclinent, et le songe des étoiles, avec le soleil, la lune et onze étoiles qui se prosternent devant lui. L’histoire de Joseph est également illustrée par deux verrières inscrites à la cathédrale Notre-Dame de Rouen (la première au début du xiiie siècle et la seconde de la fin du siècle portant la signature du peintre verrier).
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