Vitrail de St Pierre et St Paul
Les trois verrières des Saints Apôtres Pierre et Paul, de Saint Denis et de Saint Martin
composent un triptyque vitré dans la chapelle N.-D. de Lourdes
Réalisés par le même atelier que la grande verrière de la Nouvelle Alliance, ces trois panneaux ont, de façon évidente, été composés pour former un ensemble visuellement homogène et cohérent, tant dans leur aspect plastique que dans leur signification, et la réunion des quatre saints ne doit rien au hasard. On notera aussi que le vitrail de Saint Denis comporte des scènes de vie de Saint Paul qui complètent le vitrail central.
Au milieu du XIXe siècle, ces vitraux ont été beaucoup restaurés (médaillons abimés ou même manquants, remontés aux mauvais emplacements) en tenant compte des recommandations des Pères Cahier et Martin qui avaient étudiés ces vitraux quelques années auparavant.
Source : Commission Diocésaine d'Art Sacré - Vitrail des Saints Apôtres Pierre et Paul
Identification de personnages et commentaire de scène dans le vitrail de saint Pierre et saint Paul
Description générale
Identification des personnages représentés.
Vitrail. Dimensions de la verrière : 120x 600 cm. État de conservation : restauré par Coffetier et Steinheil en 1858, et par Chigot entre 1947 et 1955. Ainsi,
le premier registre, le pan de gauche du deuxième registre, les pans de droite des troisième et quatrième registres, et les pans de gauche des sixième et neuvième registres sont modernes. Ce
vitrail est protégé au titre des Monuments Historiques (il a été classé au titre immeuble en 1862, référence : PM18000439). Inscription conservée in situ. Localisation : déambulatoire,
côté nord, première chapelle, baie centrale. Caractères peints.
Datation : vers 1205-1214 [datation par le support en accord avec l’analyse paléographique] et XIXe - XXe siècles.
Description paléographique
Disposition horizontale sur une ligne. Mélange de capitales et d’onciales (E). Le N de Simon et le M de magus sont conjoints. Les O du troisième quadrilobe sont perlés en haut et en bas. La barre transversale du N dans la première mention de Simon est à l’envers. Réglure inférieure et sur les côtés pour la deuxième mention, double réglure pour le troisième et quatrième quadrilobes. Abréviation inhabituelle par contraction et marquée par un tilde à renflement médian sur le N dans Domine. Ponctuation par trois points verticaux ; trois points verticaux sous le M de magus dans le troisième quadrilobe. Co mis pour quo.
Édition imitative
Quart inférieur gauche : Simon le Magicien tente de ressusciter une femme, au-dessus du personnage (fond noir, lettres ocres) :
1 SIMON MAGVS
Quart supérieur droit : Saint Pierre et saint Paul devant Néron, au-dessus du personnage de gauche (fond noir, lettres blanches) :
1 SIMON MAGVS
Troisième quadrilobe :
Quart supérieur droit : Chute de Simon le Magicien, au pied de la tour (fond marron, lettres jaunes) :
1 SIMON MAGV[.]
Quatrième quadrilobe :
Quart inférieur droit : Saint Pierre rencontrant le Christ hors de Rome, bandeau en haut de la scène (fond noir, lettres blanches) :
1 DONE ⁝ CO VADIS ⁝
Édition normalisée
Simon magus ; Simon magus ; Simon magu[s] ; Do(mi)ne, co vadis ?
Traduction
Commentaire
Saint Pierre et saint Paul, sujets de ce vitrail (le supplice de chacun d’eux est représenté au cinquième quadrilobe), sont particulièrement mis en avant à Bourges par la place de cette verrière dans la fenêtre centrale de la première chapelle nord. Leurs noms ne sont jamais inscrits et seuls quelques épisodes concernant le chef des apôtres portent des inscriptions. Le duel entre Simon-Pierre et Simon le Magicien (issu des Actes des Apôtres VIII, 9-24, et des récits apocryphes) occupe les deux premiers quadrilobes. Simon le Magicien est identifié à trois reprises : dans une scène de résurrection, dans la joute devant Néron, dans la chute du magicien ailé du haut du Capitole. Ce personnage joue un rôle important dans la légende pétrinienne, comme « antichrist », père de toutes les hérésies.
Au quatrième quadrilobe, après sa sortie de prison, saint Pierre rencontre le Christ sur la voie Appienne, alors qu’il fuit les persécutions à Rome. La question de l’Apôtre au Seigneur, Domine quo vadis ?, est tirée d’un sermon de saint Ambroise qui reproduit la vie légendaire de l’apôtre. La réponse du Christ (Romam eo iterum crucifigi) décide Pierre de s’en retourner. L’inscription Domine quo vadis se retrouve partiellement sur un vitrail de la cathédrale de Lyon, mais l’analyse de l’équipe du Corpus vitrearum a montré qu’elle était moderne.
Le style paléographique de ces inscriptions avec leurs lettres droites, régulière et élégante permet de les rattacher à l’atelier de la Nouvelle Alliance.
Source : Site Internet "Titulus" - Corpus des inscriptions de la France médiévale
Documents à consulter ou à télécharger
