Vitrail de Sainte Marie-Madeleine
Histoire de Lazare, Marthe et Marie
Les photos qui suivent sont présentées dans le sens de la lecture avec
un bref commentaire. Pour plus d'explications, reportez vous au livre du Père Hervé BENOIT : "Les grands Vitraux de Bourges" (voir la page "bibliographie") ou à l'excellente brochure éditée par la Commission Diocésaine d'Art Sacré (disponible à la boutique dans la cathédrale).
Pour agrandir et faire défiler les médaillons, cliquer sur la première image ci-dessous à gauche
Identification des personnages représentés.
Vitrail. Dimensions de la verrière : 220x 600 cm. État de conservation : restauré par Coffetier et Steinheil en 1858, et par Chigot entre 1947 et 1955. Le
pan central et le pan de droite du premier registre, tout le deuxième registre, le pan central et le pan de droite du troisième registre sont modernes. Ce vitrail est protégé au titre des
Monuments Historiques (il a été classé au titre immeuble en 1862, référence : PM18000439). Inscription conservée in situ. Localisation : déambulatoire, côté nord, deuxième chapelle,
première baie à l’est. Caractères peints.
Datation : vers 1205-1214 [datation par le support en accord avec l’analyse paléographique] et XIXe - XXe siècles.
Disposition horizontale sur une ligne, à l’exception de l’inscription du cinquième et du sixième registre sur deux lignes. Double réglure pour chaque inscription. Mélange de capitales (H reste très droit et de module carré) et d’onciales (E, D, M, T). Onciales de petit module pour la première inscription. Belle graphie. Abréviation de sanctus par S surmonté d’un tilde à renflement, apostrophe pour la finale -us dans Lazarus (troisième et septième niveau). Tilde sur le Z de Lazarus au huitième niveau. Ponctuation assez régulière par trois points verticaux. Lettres très ornées et fleuries. Les traits sont doublés par de plus fins.
Troisième registre : Le Christ avec Marthe et Marie.
Scène centrale, bandeau en bas de la scène (fond noir, lettres jaunes) :
1 MAGDAL[.]N[.] ⁝ LAZAR
Cinquième registre : Le Christ et sainte Marthe.
Scène centrale, aux pieds de la sainte (fond noir, lettres jaunes) :
1 S MARTHA
Scène à droite, bandeau sous la scène (fond noir, lettres jaunes pour la première ligne, vertes pour la deuxième) :
1 ⁝ S MART
2 HA
Sixième registre : Sainte Marie Madeleine parle au Christ tandis que Marthe travaille.
Scène à gauche, aux pieds du personnage (fond noir, lettres jaunes) :
1 MARIA
2 MAGD[---]
Scène centrale, bandeau sous la scène (fond noir, lettres vertes) :
1 S MARTHA ⁝
Septième registre : Mort de Lazare.
Scène centrale, bandeau sous la scène (fond noir, lettres vertes) :
1 HIC ⁝ MORITVR ⁝ LAZAR
Huitième registre : Ensevelissement de Lazare.
Scène centrale, haut de la scène (fond noir, lettres jaunes) :
1 HIC ⁝ MORITVR ⁝ LAZ
Neuvième registre : Marie Madeleine implore le Christ.
Scène gauche, sous la scène (fond noir, lettres jaunes) :
1 MAGDALENA
Scène centrale, bandeau sous la scène (fond noir, lettres jaunes) :
1 MAGDALENA
Dixième registre : Résurrection de Lazare.
Scène centrale, bas de la scène (fond noir, lettres jaunes) :
1 HIC ⁝ MORITVR ⁝ LZAR
Magdal[e]n[a] ; Lazar(us) ; s(ancta) Martha ; s(ancta) Martha ; Maria Magd[alena] ; s(ancta) Martha ; hic moritur Lazar(us) ;
hic moritur Laz(arus) ; Magdalena ; Magdalena ; hic moritur L(a)zar(us).
Ce vitrail est consacré à la légende de sainte Marie Madeleine et représente en dix registres le Repas chez Simon, la Mort et la résurrection de Lazare, la scène du Noli me tangere (mais ces mots ne sont pas inscrits alors qu’ils apparaissent fréquemment dans des images similaires) et la Mort de la sainte. Les inscriptions sont situées au bas des scènes, à l’exception de celle du huitième registre. Sept des dix mentions sont localisées dans les scènes centrales. La phrase hic moritur Lazarus est répétée trois fois, ce qui est rare pour les commentaires de scène, contrairement aux identifications qui peuvent être répétées autant de fois que le personnage apparaît. Elle est de plus en contradiction avec la scène de résurrection au dixième registre.
L’écriture de ces inscriptions est particulièrement élégante et travaillée. Les terminaisons des lettres sont régulièrement fleuries et les traits sont redoublés (tout particulièrement au sixième niveau). Ces caractéristiques paléographiques sont un argument supplémentaire pour voir dans cette verrière l’art du maître du Bon Samaritain, comme l’a proposé Louis Grodecki.
Source : Site Internet "Titulus" - Corpus des inscriptions de la France médiévale
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